La crise COVID-19 a bouleversé l’organisation du travail et a particulièrement contribué à la généralisation et l'accélération du télétravail.
En France, le télétravail a longtemps fait l’objet d’une résistance de la part des employeurs, nécessitant un effort d'adaptation ainsi que de nouvelles approches managériales et de communication interne.
Déjà en émergence ces dernières années, ce mode de travail a plutôt été considéré comme un avantage, un marqueur culturel et une flexibilité offerte par les employeurs pour attirer les talents, notamment pour les métiers en tension du numérique.
Mais depuis la survenue de crise sanitaire, les choses se sont vite accélérées. Les offres d'emploi ont vu grimper de façon significative les mentions liées au télétravail, devenu désormais un sujet incontournable dans les processus de recrutement.
Dans cet article, nous analysons par le prisme des offres d'emploi l'évolution du télétravail en France entre le deuxième semestre de 2020 et la fin de 2021.
L'évolution des mentions liées au télétravail dans les offres d’emploi
Sans surprise, le prolongement de la pandémie a marqué une réelle rupture dans la considération du télétravail et la pratique de rédaction des offres d'emploi.
Alors que la proportion des mentions liées au télétravail ne dépasse pas les 2% avant janvier 2021 (offres mentionnant le une forme de travail à distance par rapport au total des offres*), elle passe à 3% durant le premier trimestre de 2021 pour ensuite se maintenir à plus de 7% pour les périodes suivantes.
Bien qu'il soit toujours minoritaire par rapport à l'ensemble des offres circulant sur le marché, le télétravail est trois fois plus présent dans la pratique rédactionnelle des offres d'emploi, ce qui témoigne forcément d'un vrai changement de paradigme et son apparition durable comme critère dans les processus de recrutement.
Il existe bien entendu une dimension culturelle à l’utilisation du télétravail comme élément d'attraction. Alors que les mentions évoquant la possibilité de travailler à distance concernent historiquement les métiers du numérique, dont la proportion est bien supérieure au reste en 2020, l'année 2021 a été surtout marquée par l'accroissement des offres d'autres métiers qui promeuvent cette option.
Il s'agit par exemple des métiers de la finance, de la comptabilité, de la stratégie commerciale, des études en ingénierie, du conseil en management, de la gestion de clients, des ressources humaines ou encore de la formation.
Aussi, les mentions se sont également multipliées pour des métiers qui ne peuvent pas proposer du télétravail. Ceci reflète une évolution mécanique de la pratique de rédaction et des champs imposés par les plateformes d'emploi aux annonceurs. Cette évolution peut s'expliquer par le fait que, au même titre que d’autres critères tel que le salaire, le télétravail devient aussi un critère standard de recherche qu'emploient les candidats. Dès lors, même lorsque celui-ci n’est pas possible, le télétravail est tout de même mentionné.
Le télétravail a donc tendance à devenir un élément de différenciation et d'attraction au même titre que la localisation et le salaire. Il n'est pas systématiquement mentionné et reste le plus souvent sujet à négociation, mais est désormais présent.
*Nous avons exploité des algorithmes IA spécifiques afin de prendre en compte les différentes formulations afférentes au télétravail comme "télétravail" , "travaillez depuis chez
vous", "full remote", etc.
1, 2, 3 jours... ou full remote ?
Prenons le cas des métiers du développement informatique qui, de par leur nature, se prêtent plutôt bien au télétravail.
En tension bien avant la crise, ces derniers étaient déjà sujet au télétravail, qui faisait manifestement partie de l'arsenal "attraction" des entreprises. Mais comment ont évolué plus concrètement les propositions des employeurs ?
Si la progression globale du recours au télétravail dans l'informatique a connu l'un des bond les plus spectaculaires en la matière, force est de constater que le "full remote" (100% télétravail) ne perce pas durablement.
Même si le "full remote" semble avoir séduit davantage d'employeurs fin 2020 et début 2021, les données suggèrent que le marché converge désormais vers une formule plus équilibrée autour de 2 à 3 jours par semaine pour les métiers de l'informatique.
A noter que la majorité des offres d'emploi (~70%) qui proposent le télétravail n'en précisent pas l'étendue explicitement. Cette proportion est moins importante dans les métiers du numérique. La durée hebdomadaire reste donc plutôt sujette à négociation. Aussi, il existe une minorité d’employeurs qui refusent quant à eux le télétravail ou indiquent ne l'autoriser qu’en raison des obligations liées au COVID-19.
Par ailleurs, les recruteurs n'exploitent pas le télétravail de la même façon pour tous les métiers. A titre de comparaison et si l'on considère les métiers de l'audit du contrôle financier, qui ont également connu une progression significative de la proportion d'offres qui proposent le télétravail, les recruteurs sont beaucoup moins explicites sur le nombre de jours possibles pour le télétravail, et le "full remote" est quant à lui quasi-inexistant.
Cette réserve est probablement en raison des spécificités managériales et organisationnelles des ces métiers, qui n'ont pas un recul aussi important vis-à-vis du télétravail, et n'ont pas encore intégré des approches de travail distanciel similaires à celles largement adoptées dans le monde informatique.
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