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Effets de la crise sur la sélectivité des offres d'emploi

Les offres d’emploi en ligne se sont affirmées comme le canal naturel et privilégié pour les organisations qui recrutent, mais aussi comme le premier point de contact des talents en recherche d'opportunités.


C'est pourquoi, pour attirer les candidats qu'ils souhaitent, les recruteurs accordent une place plus importante aujourd'hui à la façon de rédiger une offre d'emploi, cherchant constamment un équilibre entre la présentation de l'organisation, les missions, les compétences recherchées, les critères de sélection ou encore l'environnement de travail et les avantages proposés.


En fonction des métiers, de la tension (entre l'offre et la demande), de la spécificité des compétences recherchées ou du contexte économique, les stratégies qu'adoptent les rédacteurs d'annonces peuvent se différencier, penchant tantôt vers plus d'attractivité (valeurs, rémunération et avantages, etc.), tantôt vers davantage de sélectivité (expérience, certifications, modalités de candidatures, etc.).


Dans cet article, nous nous intéressons en particulier à la représentation des aspects relatifs à la sélection des candidats dans les offres d'emploi, à travers l'analyse de plus de 7M offres d'emploi uniques depuis de le début de la crise du COVID-19.


Méthodologie et macroanalyse

Afin d'analyser la tendance sur le plan de la sélectivité dans les offres d'emploi, et comparer de façon granulaire les métiers, les domaines, les secteurs d'activité, etc., nous nous sommes penchés sur les données de plus de 7M offres d'emploi uniques publiées en ligne depuis la survenue de la crise, en exploitant à la fois la normalisation* par nos intelligences artificielles, qui a permis d'analyser et harmoniser les intitulés de postes et les compétences selon le référentiel ROME (au niveau OGR), ainsi qu'une taxonomie spécialisée pour filtrer les métiers et compétences spécifiques pertinents.


Nos algorithmes ont évalué ensuite le pourcentage d'offres faisant l'objet de chaque aspect considéré en matière de sélectivité, avant d'en déduire un score global en combinant le tout. Plus précisément, cette étude a pris en compte des aspects liés au profil du candidat (formation, diplômes, expériences, certifications, etc.), des aspects liés aux modalités de candidature (CV, lettre de motivation, références, etc.) ainsi que des aspects relatifs aux processus de recrutement (tests, entretiens, etc.).


*la normalisation est une tâche effectuée par nos intelligences artificielles visant à catégoriser les éléments d'une offre d'emploi selon un référentiel métiers/compétences.



Notre analyse suggère qu'en cette période de crise, la majorité des recruteurs portent une attention à certains critères de sélection dans la rédaction des offres d'emploi. En effet, 70% des offres spécifient les points recherchés chez les candidats. Cela peut être en lien avec la formation, concerner une certification spécifique ou un niveau d'expérience, etc. En revanche, seulement 9% des offres précisent les modalités de candidatures (CV, lettre de motivation, réponse à un questionnaire, candidature via une plateforme dédiée, etc.), et près de 7% explicitent le processus de recrutement (nombre d'entretiens, contact des références, tests, etc.).


Ces chiffres semblent indiquer une réorientation globale des recruteurs vers des recrutements ciblés. Cela peut signifier - entre autres - qu'ils cherchent désormais à attirer des profils bien identifiés et à faciliter le processus de recrutement, notamment en raison de la crise et probablement en réponse à un accroissement soudain du volume de candidats par rapport au nombre d'offres disponibles sur le marché (limiter les candidatures éloignées).


Analyse comparative des métiers bousculés par la crise


En comparant le contenu des annonces pour une sélection de "domaines métiers" spécifiques (développement commercial, informatique et data, comptabilité et gestion administrative, et conseil en management), les recruteurs semblent focaliser davantage sur les compétences et l'expérience, et moins sur la motivation, notamment quand il s'agit des métiers où la tension est relativement plus forte (informatique et data).



S'agissant des autres métiers particulièrement impactés par la crise, comme ceux du développement commercial, qui ont subi de plein fouet le choc de la demande, les recruteurs ont l'air de se soucier de la motivation des candidats en demandant plus souvent une lettre de motivation et en expliquant le processus de recrutement.


Quant aux métiers de la comptabilité et de la gestion administrative, qui se sont aussi retrouvés au cœur de la tourmente, entre les dispositifs de travail à distance, les aspects sanitaires, les procédures de chômage partiel et de refinancement des entreprises, les recruteurs mettent également un peu plus d'accent sur la motivation.


En somme, la crise semble pousser les recruteurs à adapter leurs stratégies en matière de rédaction des annonces, mobilisant plus d'efforts dans la description des missions, des compétences attendues et de l'expérience souhaitée. Les acteurs de l'orientation professionnelle et la formation ont ainsi besoin de questionner cette tendance afin de la refléter dans leurs activités, et ainsi préparer au mieux les jeunes et les chercheurs d'emploi à un marché du travail tendu (i.e. choix de formation, exploration de nouvelles expériences, rédaction de CV, etc.).


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