Depuis plusieurs années et compte tenu d'une pression sociétale croissante, les préoccupations sociales et environnementales ont de plus en plus pénétré le monde "corporate", se reflétant massivement sur les pratiques et les communications internes et externes des entreprises, manifestement soucieuses des implications sur leur viabilité économique, mais aussi des retombées vertueuses que pourrait avoir l'empreinte positive des entreprises sur la société.
Une conséquence directe de cette tendance a été l'émergence des métiers spécifiques à la responsabilité sociétale des entreprises (ou RSE), dont l'objectif ultime est d'accompagner l'organisation à mieux comprendre et maitriser son environnement, sa gouvernance et son impact, tirer profit des nouvelles opportunités, et souvent aussi, prévenir les risques réglementaires ou de marché liés à l'enracinement des valeurs du développement durable.
Dans cet article de blog, nous analysons les offres d'emploi de la RSE afin d'examiner la tendance en cette rentrée inédite (août et septembre 2020), notamment en vue d'éclairer les centres de carrières, les organismes d'aide à l'insertion, les chercheurs d'emploi et les étudiants qui souhaitent se projeter dans une carrière autour de la RSE.
Méthodologie
Afin d'analyser les rôles "RSE", nous nous sommes penchés sur les données de plus de 800k offres d'emploi publiées en ligne en août et septembre (jusqu'au 13/09) 2020, en filtrant directement sur les intitulés de postes, avant normalisation*, considérant les appellations incluant les mentions: "RSE", "CSR", "Développement Durable", "Investissement Responsable", etc. Ensuite, une normalisation par nos intelligences artificielles a permis d'analyser et harmoniser les compétences selon le référentiel ROME (au niveau OGR).
Un thésaurus spécifique aux concepts de la RSE a également été exploité pour tirer les tendances en termes de normes, pratiques et approches mises en avant par les recruteurs. A noter que le focus de cette étude se restreint aux rôles du management de la RSE, et n'inclut pas certains métiers du développement durable comme les ingénieurs, les responsables QSE et les chargé(e) d'ESG (fonds d'investissement).
Dans ce sens, plus d'une centaine d'offres d'emploi uniques a été identifiée sur la période, et ces offres ont été analysées de façon granulaire, incluant les secteurs qui recrutent, les compétences recherchées, les salaires proposés, les types et les domaines de formation requis.
*la normalisation est une tâche effectuée par nos intelligences artificielles visant à catégoriser les éléments d'une offre d'emploi selon un référentiel métiers/compétences.
Une activité d'abord liée à l'empreinte carbone, la communication et la gestion de risque
Les offres d'emploi analysées font écho d'une activité souvent associée à la réduction de l'empreinte carbone (30% des offres), notamment dans les entreprises industrielles dans les secteurs du transport, de l'énergie ou du bâtiment. Dans la majorité des cas, ils s'agit de postes intitulés "responsable/chargé développement durable" ou "head of sustainability".
Les autres domaines fonctionnels qui se dégagent de cette analyse des offres RSE sont ceux de la communication (20% des offres), la finance et la gestion des risques (20% des offres). Le plus souvent appelés "responsable RSE", "chargé(e) de mission RSE" ou "chef(fe) de projet RSE", ces rôles sont recherchés principalement dans le secteur tertiaire, en particulier la finance, l'assurance ou le conseil en management.
Aussi, près de 11% des offres observées s'intéressent au "reporting" extra-financier et à la préparation des réponses aux agences de notation. Ces offres sont le plus fréquemment proposées par des cabinets d'audit ou des grands groupes.
Des compétences analytiques, relationnelles et de coordination
Les postes de la RSE, quasi-exclusivement ouverts à des bac+5 formés aux concepts et enjeux du développement durable, de la finance responsable et de la qualité, font d'abord appel à des compétences d'analyse. Les responsables ou chargé(e)s de mission RSE vont devoir analyser les données économiques et opérationnelles de l'activité, décrypter les règlements et les normes en vigueur, concevoir des indicateurs clés et proposer des objectifs ainsi que des axes d'intervention.
En général, ces derniers vont aussi coordonner la mise en œuvre du plan d'action RSE/DD proposé, qu'il s'agisse de communication, labellisation (agences de notations) ou éco-conception de produits. Dans ce cadre, l'agent RSE est amené à jouer un rôle pivot entre les parties prenantes internes et externes de l'organisation (clients, fournisseurs, experts, consultants, auditeurs, etc.), tout en assurant le suivi opérationnel et documentaire des activités.
De toute évidence, il est exigé dans ce sens des candidats de faire preuve d'une grande capacité de communication, d'empathie et de rigueur, tant les sujets sont nombreux et les types d'interlocuteurs variés.
Des métiers également tirés par l'évolution du cadre légal et des normes applicables
Certaines normes, lois ou méthodes sont fréquemment identifiées dans les offres d'emploi relatives aux métiers de la RSE et du développement durable, notamment les normes ISO 26000 (responsabilité sociétale), ISO 14001 (système de management environnemental) et ISO 50001 (système de management énergie) pour les rôles à cheval sur la gestion de la Qualité.
La connaissance du cadre légal et réglementaire (i.e. Loi Pacte, Loi Grenelle, etc.) serait également un atout pour les candidats, surtout pour les postes en lien avec les équipes en charge de la conformité, ou il est question de suivre et assurer le déploiement des nouvelles règlementations juridiques applicables, une activité qu'on retrouve souvent dans les grands groupes ou les cabinets de conseil.
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