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Mixité : les pratiques de rédaction dans les offres d'emploi

La diversité, la mixité et l'égalité professionnelle entres les femmes et les hommes consolident la performance, l'éthique et la durabilité des organisations, quelles que ce soient leurs tailles ou activités.


L'écart en matière de mixité reste toutefois marqué dans certains domaines, bien que les recruteurs s'emploient à attirer plus de femmes ou d'hommes. C'est le cas notamment dans la Tech où on peine à attirer plus de femmes, alors que le manque de diversité risque d'y amplifier les biais déjà présents.


Au delà des efforts nécessaires pendant les phases d'orientation, plusieurs études ont dévoilé le rôle qu'ont les mots, les formules et la présentation dans l'appréhension des carrières par les jeunes une fois arrivés sur le marché du travail. C'est à ce moment que de nombreux s'auto-censurent avant même l'envoi d'une candidature.


Dans cette lignée, notre étude montre l'existence d'un ensemble de "patterns" lexicaux subtiles et systématiques dans les offres d'emploi, observables selon les niveaux de mixité dans les métiers. Ceci souligne notamment l'importance des stratégies de rédaction des offres en vue d'augmenter le taux de mixité dans les candidatures.


Méthodologie et macroanalyse


Afin d'analyser et comparer les pratiques de rédaction en matière d'inclusion et de mixité, notamment en lien avec les métiers ayant un ratio femmes/hommes déséquilibré, nous nous sommes penchés sur les données de plus de 8M offres d'emploi uniques publiées en ligne entre Mars 2020 et Mars 2021, en exploitant à la fois la normalisation* par nos intelligences artificielles, qui a permis d'analyser et harmoniser les intitulés de postes et les compétences selon le référentiel ROME (au niveau OGR), ainsi qu'un ensemble de taxonomies et algorithmes spécialisés pour identifier les patterns de rédaction.


Les pratiques de rédaction en disent beaucoup sur les besoins en mixité


Alors que la majorité des offres précisent explicitement que les candidatures sont ouvertes aux femmes et aux hommes, de plus en plus de recruteurs pratiquent d'une certaine façon une écriture neutre ou inclusive.


Dans certains cas seulement, et en particulier quand il s'agit des métiers du médical ou du social, les recruteurs se limitent à préciser que l'offre doit être lue au féminin comme au masculin. Plusieurs facteurs peuvent bien entendu expliquer cette pratique : le taux de féminisation élevé de ces métiers, la forte tension en cette période de crise, etc.


Quand la diversité se fait plus rare et les pools de talents limités, les recruteurs mettent davantage l'accent sur la culture de l'organisation et/ou la politique de diversité et de mixité, signalant ainsi aux candidats issus de milieux sous-représentés qu'ils sont les bienvenus et pourraient tout à fait s'épanouir dans leur environnement professionnel. Cela passe notamment à travers la promotion des avantages liés à l'équilibre vie pro/perso, ainsi que la mise en évidence des labels et récompenses obtenues par l'organisation en la matière (score de l'Index égalité femmes-hommes, Label Best Place To Work, etc.).


L'exploitation des mots et l'articulation des compétences pourraient booster encore plus l'attractivité


Malgré les efforts manifestes des recruteurs, un nombre de "patterns" de formulations connotés "masculines" ou "féminies" subsistent et reviennent systématiquement, souvent de façon marquées dans certains métiers. Cela risque de maintenir une perception genrée chez les candidats vis-à-vis des métiers traditionnellement dominés par les hommes ou les femmes.


A titre d'exemple, nous avons sélectionné deux familles de métiers, l'une à prédominance masculine (développement informatique) et l'autre féminine (marketing) selon leurs degrés de mixité recensé par la DARES. Afin de mesurer les formulations et les compétences à connotations "masculines" ou "féminines", nous avons exploité les listes de mots dits masculins et féminins dans la littérature scientifique (i.e. ambitieux, assertif, compatissant, compréhensif, etc.).



Globalement, on retrouve deux fois plus de termes à connotation masculine que ceux à connotation féminine dans les offres d'emploi. Ce ratio semble toutefois être plus accentué dans les offres du développement informatique, et inversement pour les offres du marketing. A cela s'ajoutent le niveau de détail et le nombre de compétences qui semblent être systématiquement plus élevés dans les métiers à prédominance masculine.


Ces observations préliminaires suggèrent que les formulations et les techniques de rédaction pourraient avoir un impact significatif à la fois sur le renforcement des inégalités et/ou leur élimination. La reformulation des exigences des offres d'emploi, en tenant compte des termes exploités et l'articulation des compétences attendues, jouerait ainsi un rôle pour améliorer la perception et la féminisation de certains métiers.


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